Asterionella formosa : une microalgue délicate parfaite pour la cosmétique

October 13, 2020

Zoom sur Asterionella formosa, une microalgue pas tout à fait comme les autres, véritable atout pour les produits cosmétiques. A découvrir avec délicatesse et savoir-faire.  

Microalgue diatomée dite brune, Asterionella formosa, a beaucoup à donner pour notre bien-être.

Contrairement aux autres Asterionnella, l’espèce A. formosa évolue dans les climats tempérés, de préférence en eau douce et fraîche (10 à 15 degrés). Elle sait très bien s’adapter, c’est d’ailleurs l’une de ses principales qualités. Cette microalgue dite « coloniale » dont la cellule n’excède pas 60 micromètres de longueur (0.06 mm) peut se reproduire à des températures bien plus basses, et même dans des environnements où les nutriments se font rares.

Autre avantage de taille : Asterionnella formosa est un biomarqueur qui identifie les impacts environnementaux négatifs générés par l’homme comme l’eutrophisation des lacs (développement d’Asterionella) ou leur acidification (baisse de la population d’Asterionella). Elle est ainsi précieuse pour les experts en Paléoécologie et en Paléolimnologie[1] qui reconstituent le passé sédimentaire des eaux intérieures.

Une microalgue aux multiples bienfaits en cosmétique

Ses bénéfices dans le domaine de la cosmétique intéressent de très près les professionnels du secteur. Sa paroi structurée de silice biogénique, est un oligoélément indispensable à la protection et au renfort de la peau, des cheveux et des ongles. Elle produit également de :

  • la Fucoxanthine, une molécule d’intérêt aux pouvoirs anti-oxydant, anti-inflammatoire et brûle-graisse,
  • des Acides Gras Polyinsaturés à longues chaînes de la série des omégas 3 essentiels à la santé humaine,
  • des Asterionelines A, B et C aux pouvoirs anti-inflammatoires,
  • des Phycostérols (β-sitosterol) agissant comme anti-inflammatoire, anti-oxydant, et régulateur du cholestérol.

Fragile et forte à la fois  

Ce n’est pas un hasard, si Microphyt, retenue parmi les startups les plus innovantes de France, s’est inspiré de sa structure étoilée pour créer son logo. Un clin d’œil qui illustre sa capacité technologique à développer, à grande échelle, toutes les microalgues dont les plus délicates. Et c’est le cas d’Asterionnella formosa. « Très peu peuvent la cultiver en milieu artificiel permettant l’industrialisation. Sa fragilité et ses besoins nutritifs exigent une technologie adaptée » précise Rémi Pradelles, Directeur Recherche et Développement de l’entreprise de Microphyt. En 2015, l’entreprise, intègre Asterionnella formosa dans son projet SMILE[2], en collaboration avec le CEA, parmi 40 microalgues prometteuses. L’objectif ? Étudier leur culture en milieu fermé.

Une technologie innovante pour en tirer le meilleur

Dans le laboratoire de Microphyt, Asterionnella formosa a délivré ses secrets et notamment ses leviers métaboliques de croissance. Reste l’étape cruciale de sa production contrôlée et standardisée dans des conditions industrielles. Entre alors en scène la technologie Camargue®, procédé de production unique, conçu et breveté par Microphyt. Les photobioréacteurs tubulaires de 5000 litres ont le pouvoir de recréer les déplacements d’eau tout en préservant l’intégrité cellulaire des microalgues sensibles dont fait partie Asterionnella formosa. Une excellente nouvelle pour ceux qui voudraient la co-développer et proposer des produits cosmétiques différentiant à l’image de cette microalgue qui nous veut du bien.

Photobioréacteurs Camargue chez Microphyt

[1] La paléolimnologie désigne l’étude de l’histoire d’un lac (étang ou milieux humides) par la lecture des dépôts sédimentaires.

[2] Le programme SMILE (Slimming and Memory booster mIcroaLgae Extract) vise à développer, produire et commercialiser des ingrédients actifs naturels extraits de microalgues spécifiques et contribuant à la perte de poids et au maintien des fonctions cognitives. Ce programme est soutenu par l’Union européenne.